Stage Bernard Grosjean, deuxième jour

 

Exercice de réduction : on coupe, sans changer l'ordre ni le texte. Le principe est qu'un amateur ne peut garder l'intensité du jeu sur plus d'une ligne : il est nécessaire de réduire.

Cet exercice nécessite de connaître parfaitement le texte : on réduit, on séquence, on titre, et est faisable en classe.

Il est commode de distinguer les différents "acteurs" du chœur (ex, dans le Barbouillé, Angélique 1, Angélique 2, Barbouillé 1, Barbouillé 2…), et de numéroter les lignes pour gagner du temps pendant la répétition.

Cliquer ici pour le texte et sa réduction

 

Exercices de proclamation

  1. Sur un titre de journal, qu'on aura pris soin d'apporter : les crieurs

Au maximum de puissance vocale, tous ensemble, puis au ralenti, puis le plus vite possible en allongeant comme une sirène la dernière syllabe.

Par groupes de 4, avec chapeau, à la tribune (paravent) : proclamation vers le secret ou le public, qui encourage.

Les orateurs apparaissent, disent ensemble leur phrase, puis séparément.

Objectifs : faire sortir les comédiens d'eux mêmes pour qu'ils se dépassent et trouvent une intensité qu'ils réutiliseront dans le jeu.

Les spectateurs peuvent se placer le plus loin possible des acteurs pour les amener à pousser leur texte.

L'idée est la même pour la parole que pour le geste : on conserve jusqu'à la sortie la même intensité : au regard secret correspond pour la voix la prolongation de la dernière syllabe.

Pour que l'exercice marche il faut que l'animateur donne l'exemple par sa propre intensité, les comédiens osent alors aller plus loin. Le chapeau ou autre accessoire permet de se rassurer derrière le déguisement, ainsi que le fait d'être toujours à plusieurs. Une émulation se crée d'autant plus que les spectateurs encouragent. On peut indiquer au comédien un % d'intensité "tu es seulement à 50% de ce que tu peux donner…"

  1. Le ballon vocal : en cercle, on envoie un objet, réel puis fictif, à son vis à vis à qui on donne le prénom : le tour de parole a été donné, chacun se numérotant, et reste inchangé pendant tout l'exercice.

On trouve dans le texte réduit (le Barbouillé) la réplique correspondant à son numéro (je suis le 3, je donne la troisième réplique, et on la "proclame" à son vis à vis, selon les indications données : en chuchotant, en susurrant, à mi-voix, à voix basse, en murmurant (voir votre dictionnaire des synonymes…) ou au contraire en braillant, en faisant peur, comme une sorcière… On peut ajouter des gestes : en douceur, avec sensualité, et on sculpte l'air avec douceur et sensualité, en allongeant les voyelles ; en boxant ou en karatékant, et on boxe et karatèke, en accentuant les consonnes, surtout les occlusives bien sûr.

On choisit un mot de deux à trois syllabes dans le texte et on le proclame, toujours au même vis à vis, en l'étendant au maximum (taper sur les consonnes, allonger les syllabes…). On introduit une émotion.

Reprendre la réplique en réinvestissant toutes les consonnes et en introduisant une pause.

Objectifs : des gammes qu'il faudra essayer pour trouver dans le jeu le ton approprié; introduire des pauses dans les phrases pour éviter le ton "chanté" du comédien qui débite sa phrase, en apnée, pour s'en débarrasser

 

Reprise des scènes jouées la veille en muet, mais avec le texte.

On perd en spontanéité, on est embarrassé par le texte qu'on connaît mal.

On comprend mieux l'idée de réduction et le principe de la réplique réduite à une ligne

 

Pause déjeuner

 

Reprise, 13h30

 

Cercle de discussion : les problèmes posés l'ayant été clairement, il nous semble inutile de poursuivre le travail jusqu'au "jeu abouti" ; certains le regrettent et souhaitent que, lors d'un prochain stage on travaille un texte en vue d'une véritable représentation. Certains émettent même l'idée de jouer devant des élèves : les hamburgers leur auraient-ils troublé l'esprit ?

 

Jeu "passe-frites", pour aider à la digestion :

en cercle, on se tourne vers celui qui est à notre gauche, on le regarde, on frappe des mains, il se tourne vers celui qui est à sa gauche, il le regarde, frappe des mains etc. et cela de plus en plus vite; On doit anticiper en regardant celui qui nous précède, accompagner son geste, et ça fonce.

La meilleure façon de marcher : exercice connu, sur la pointe des pieds, les talons, pied à plat, épaules en avant, etc.
Les Daltons : par 4 évidemment, on est en coulisse puis on entre en suivant le "meneur" et en imitant ses postures (deux passages ), ensuite on effectue un passage "chacun pour soi".

Objectifs : mise en appétit, induction : on ne sera pas en scène ce qu'on était avant ce jeu…

 

Travail sur les textes : le Restaurant chinois

Lecture du texte

Consigne : par groupes de 4, jeu en muet, , avec différenciation des personnages par leur démarche, leur costume : un serveur, deux femmes, un chien ou un cuisinier, au choix.

Découpage du texte en séquences

4 passages, sans discussion entre les scènes ; prise de notes en vue d'une réflexion commune après, fondée sur "ce qu'on a aimé/pas aimé jouer ; ce qu'on propose en tant que spectateur" .

Devant des élèves, le découpage en séquences, effectué au préalable, sera noté au tableau : nécessité de structure claire et simple en particulier pour les moins aguerris.

Objectifs et intérêts de l'exercice : essayer des propositions, jouer, expérimenter, et ensuite s'exprimer sur ses "ressentis" .

Poser toujours la question de l'intérêt théâtral des choix et propositions.

Confronter les propositions et les noter en vue du jeu maîtrisé, le choix des rôles n'intervenant qu'après cette expérimentation

NB : L'exercice est "alimenté" par les précédents.

 

Nouvelle approche, à propos de Karl Valentin :

après être parti des "lieux" du texte, puis de ses "moments" on part cette fois d'une "situation".

Par exemple, avant de donner à jouer aux élèves la scène du Mariage de Figaro où la Comtesse, qui cache Chérubin dans sa chambre, est surprise par le Comte, on leur faut jouer "quelqu'un est surpris en train  de faire quelque chose d'interdit". On confronte ensuite avec le texte de Beaumarchais qui prend du sens car la situation est connue et qu'on a des références…

On joue donc "on a perdu quelque chose, et on le cherche": on saura pourquoi demain, il y en a deux qui rigolent car elles savent déjà, les fourbes Scamaroniennes.

Consigne : un lieu, des personnages inventés (on ne joue pas notre propre personnage), muet ou parlé, jouer un début et une fin, pas plus de 3 minutes.

 

Fin de la deuxième journée.

 

Troisième jour

 

Cercle de discussion

Bibliographie, fiches techniques diverses : consignes de rejeu, fiche de distribution des rôles, équipement en paravent, son, malles…

 

Question du dispositif de jeu

L'idée est de ne pas lancer les élèves sur un plateau vide, mais de leur donner des repères en mettant en place des dispositifs spatiaux… même avec les moyens du bord.

Exercice : prendre les paravents et créer un espace, qui sera ensuite habité par les acteurs : apparitions, disparitions, déplacements…

L'espace induit le mouvement, et peut-être le jeu. (Remarque perso : il aurait été intéressant, pendant la réflexion finale, de comparer les jeux en se demandant quelle était l'incidence du dispositif scénique sur la production.)

Même exercice avec les chaises, puis les tables

 

Exercice : les "rituels"

On joue une activité réelle, quotidienne, en muet et sans mimer, de la manière la plus réaliste possible, par groupe de 4, mais chacun pour soi (ex : Jean-Pierre se rase, Geneviève bricole, Lydie corrige des copies, Marie-Jeanne cire ses chaussures et je prends des photos…)

Même activité mais avec un accessoire ridicule, et exagérée, mécanisée…

Objectif : travailler le texte de Karl Valentin Où sont mes lunettes ?, écrit pour deux acteurs qui portaient le texte : difficile de jouer ce texte "sur-mesure"…BG a donc préparé le travail par la situation (on a perdu qqch, joué la veille), les dispositifs scénique et le ridicule.

 

Où sont mes lunettes ?

 

On regarde à la tèlè la petite forme des élèves de Bernard sur la mort, on en dit du bien, on remplit la fiche d'évaluation, on écrit qu'on est vraiment très contents, on dit au revoir, à mercredi et on s'en va.

 

Dominique

 

Si vous avez des suggestions, des corrections, écrivez-moi…

 

Quelques liens qui me semblent intéressants :

www.crdp-nantes.cndp.fr/ressources/document/education_artistique/enfants_sur_scene.pdf -

 

http://theatrechevrollier.free.fr/sommaire.html

 

www.entreesdejeu.com/